SETH ◈ « A l'automne les arbres font des stripteases pour faire pousser les champignons. »

Février. Le mois de février en Californie était bien plus chaud qu’a New York. Non non, c’est vrai. En Californie, vous êtes en jean, voir short pour ceux qui n’ont pas froid, alors qu’à la Grosse Pomme, vous êtes en bonnet plus gants plus manteau, voir écharpe et bottes. Enfin bref.
Dès le moment où elle fut levé, Alaska eut une envie de…SORTIR. Parce que le samedi, c’est pas la joie. De un, tout les bourrés de la veille ramasse le vomi qui se trouve dans leur chambre, et donc ça pu. Ensuite, les fêtes du samedi se préparent, et c’est chiant. Et les seuls personnes qui font rien sont les gros geeks qui se font chier en jouant à leur jeux favori, à savoir : Call Of Duty. Et franchement, la blondinette n’avait pas envie de passer son samedi à s’emmerder au milieu de geeks et de vomi. Après s’être douché et avoir enfilé un jean et des basket, elle se cassa de la puanteur pour aller prendre l’air.

Le seul problème c’était le lieu. Où aller ? Et bah’ vu qu’elle savait pas, elle décida d’aller en forêt, parce que les jeunes le samedi, ils vont pas en forêt (8. Armé de son appareil photo, elle commença à parcourir cet espace de verdure - oui, je savais pas comment éviter la répétition - armée comme à son habitude de son appareil photo. Et d’une tablette de chocolat. Parce que la blondinette ne peut vivre SANS son chocolat. C’est une addiction. Une drogue oui. Et vu qu’elle grossit pas, elle en mange beaucoup trop. Enfin, je m’égare.

Après avoir marché un moment, tout en ayant fini sa première tablette, elle tomba sur LE truc à photographier. Mais bon, c’était très con, inutile, mais après avoir photographier le ciel, le arbres, et compagnie, on est plus à ça près. Donc, voilà Alaska, couché sur le sol, en train de photographier un…Un champignon. Oui oui, un champignon. C’est nul, mais ça peut être beau étou…
Et elle entendit un BRUIT. Oh mon dieuuuuu. Nan, c’est pas ça le problème, c’est juste que les gens doivent pas venir dans une forêt le samedi à la base. Et d’ailleurs, il y a deux choses pour lesquelles les personnes peuvent être venues : baiser, ou baiser. Ou encore, à la limite, se fumer des joints. Oh, et puis merde.

Concentrée sur son champignon, elle n’accorda pas d’attention à l’inconnu, avant de se mettre en position assise et de ranger son appareil photo.

Je machai tranquillement dans la forêt... ok, deux secondes. Quelque-chose clochait... je mis quelques secondes à percuter : mais que foutait donc Seth Morgan-Wuthwood un samdi matin en forêt ? La réponse était tout simple : le contact avec la verdure apaisait tout mon être, c'était le seul endroit où je pouvais enfin me sentir réellement bien.... non en fait, je m'étais tout simplement rendu compte que je n'avais jamais visité la forêt de LA et que ce serait mieux d'aller la visiter plutôt que de me coltiner la plus coincée des colocataires que la terre ait porté.

Donc je marchai tranquillement en forêt, mon casque sur les oreilles en écoutant de la mauvaise musique commerciale appréciée par l'adolescente moyenne fan de Twilight. Je plaide coupable. Je m'ennuyai déjà et, en promenant le regard à travers les arbres, fut légèrement lassé du paysage répétitif : de la merde de chien, des arbres, de l'herbe et... c'était à peu près tout. Oh et quelques champignons et baies vives de temps en temps. Puis finalement je me retrouvai devant une paire de fesses. Ce qui était tout de même légèrement plus intéressant que la mousse verdâtre agglutinée sur les arbres. C'était une fille. Qui semblait être en pleine admiration devant un champignon - elle le prenait même en photo. Chacun son trip... Elle se releva et rangea son appareil photo. Elle avait mon âge. Bonjour ...? Wow, elle allait peut-être animer un peu ma journée. Je savais pas qu'il y avait des gens qui venaient ici. C'est plutôt calme, d'habitude... en fait, j'en savais rien, vu que c'était la première fois que je venais, mais faisons le spécialiste. T'es fan de photo ? Ou de champignons ? Putain, j'espère que t'es fan de photographie car sinon ça le ferait pas. non, carrément pas. Je ris légèrement - mon humour était tellement excellent que j'en riais, ahahah. C'est Seth, by the way. notez mon petit anglicisme trop classe. Même si de toute façon on se trouvait à LA et qu'on parlait anglais à la base, ça reste un petit anglicisme trop classe.

Un garçon. Oui, oui, la personne était un garçon. Et de son âge en plus. D’habitude, les jeunes ne se promènent déjà pas trop en forêt, le samedi matin. MAIS EN PLUS UN MEC :0 ! Enfin. Sursauta légèrement lorsqu’il commença à lui parler - parce que oui, elle pensait que ça aurait pu être un vieux qui promène son chien, ou quelque chose du genre - puis se leva pour lui faire face. Parce que bon, présenter son fessier là, hop hop, à tout le monde, ça fait pute. Il était pas moche. Au moins, c’était pas un intello - en tous cas, il n’en avait pas l’air - de premier ordre venu étudier ‘ la reproduction des écureuils dans leur milieu de vie’. Il avait plus l’air d’un pommé. Un comme elle quoi.

« Bonjour…Je ne savais pas qu’il y avait des gens qui venaient ici. C’est plutôt calme d’habitude…»

Ah ? Il venait souvent alors, enfin, c’est-ce qu’on pouvait en déduire. Alaska se demanda si elle pourrait peut-être lui indiquer des trucs mieux que des champignons à photographier, vu que grâce à la terre, son jean était plein de boue. Oh, fuck la boue, la machine à laver ça existe. Elle lui lançait un « Bonjour ». Avant de ramasser les méandres de sa tablette de chocolat qui se trouvaient encore par terre. Parce que oui : Polluer, c’est maaaaaaal. Alors qu’elle voulait s’engager dans une phrase intéréssante et constructive, celui-ci reprit la parole.

« T’es fan de photo ? Ou de champignons ? Putain, j’éspère que t’es fan de photographie car sinon ça le ferait pas. C’est Seth, by the way. »

«  Oui, je suis fan de photos. Et hormis les arbres, j’avais que ça sous la main, et je m’ennuyais à mort. Sinon, c’est Alaska. »

Alaska. C’est vraiment pourri comme prénom quoi. Enfin, de toutes manières, elle peut pas changer. Mais en même temps, c’est pas le prénom de tout le monde, c’pas comme toutes ces Jennyfer ; Kelly et compagnie. Et pour revenir au dialogue, encore heureux qu’elle ne soit pas fan de champignons : c’est moche, et c’est dégueulasse. Sauf dans une salade, et encore, faut arriver à lui en faire manger.
Reconsidérant Seth, elle se décida à lui parler : au moins, elle avait une distraction autres que les champignons.

« Sinon, tu viens souvent ici ? Vu que comme ça on dirait pas. »

Bah’ c’est vraiment qu’il avait pas la tête d’un mec qui se balade en forêt, pour se rappeler : ses origines de poussière et rentrer en totale communion avec la nature.
Tout en lui souriant, elle alla poser son fessier sur une pierre. Oui, être debout comme une conne, c’pas génial.

Cette fille me semblait assez bien pour prétendre au rôle de la lumière qui éclairait les épaisses ténèbres de mon ennui... ok mes métaphores étaient complètement pourries, je n'aurais peut-être pas du être aussi absent au collège... ou même au lycée : ma prof de SES ne connaissait probablement pas mon non et je ne connaissais pas le sien.... nous étions quittes au moins.

Elle me répondit : Oui, je suis fan de photos. Et hormis les arbres, j’avais que ça sous la main, et je m’ennuyais à mort. Sinon, c’est Alaska J'eus un léger sourire : ses parents ne devaient pas beaucoup l'aimer, franchement... je ne comprendrais jamais les gens qui donnent de pareils prénoms à leur enfants, bon parfois c'est mignon mais mieux vaut un prénom autant que classique que classe. Quelque-chose comme Seth quoi. Même si j'ai souvent maudit mes parents pour m'avoir attribué un prénom pareil... mais aussi pour de nombreuses autres raisons, et parfois sans aucune. Bref. Ma relations avec ma famille était assez singulière, de toute manière.

Sinon, tu viens souvent ici ? Vu que comme ça on dirait pas Bon, pour être honnête... ça m'avait un peu vexé. Si elle insinuait par là que j'étais un scumbag qui ne s'intéressait qu'à l'alcool et aux fêtes et qui ne n'aimait pas se sentir en osmose avec la verdue autour de lui.... elle aurait eu tout à fait raison. Mais c'était quand même vexant. Non, j'ai jamais eu d'activité plus chiantes. Mais je suppose que pour toi c'est plus intéressant... tu prends quand même des champignons en photo !

J'eus une légère pensée pour ma folle de colocataire qui aurait surement pété un câble si j'avais osé faire un pareil sarcasme devant elle... duh. Je me la sortis rapidement de l'esprit en me consacrant à cette Arizona. Dakota. Alaska, pardon. C'est même la première fois que je viens... je préfère aller en ville ou même rester au pensionnat. Kentigern, tu connais ? Mais là je peux même plus rester tranquille dans ma chambre ma colocataire est une espèce de salope frustrée.... expliquai-je en fouillant mes poches à la recherche de mon paquet de cigarettes que j'avais récupéré dans la corbeille où ladite salope l'avait balancé. Là. Je m'en allumai une. Tu peux me prendre en photo, si tu veux, je suis sur que je ferai un modèle excellent. Parfois être narcissique me venait juste naturellement... Comparé au cailloux, j'entends.

« Non, j'ai jamais eu d'activité plus chiantes. Mais je suppose que pour toi c'est plus intéressant... tu prends quand même des champignons en photo ! »

«  De toutes manières, c’était les champignons, où la merde de chien. »

Bah’ c’est vrai quoi. Et quitte à choisir, la majorité des personnes se rangerai du côté du champignon. Faut être complètement taré pour photographier les déjection du pseudo ‘meilleur ami de l’homme’ pour les afficher dans sa chambre. Et autant photographier les champignons que se balader comme un pauvre trou du cul dans la forêt , telle Eve dans son jardin d’Eden. Sauf que on se balade pas à pwal, normalement. Enfin bref. Et quitte à sortir de ce pensionnat ou l’odeur ambiante ressemble à celle de chacal, voir pire, l’odeur de la forêt mélangée à la puanteur des pots d’échappement des voitures ressemblait à un vrai paradis.

«  Oui je connais. J’y suis inscrite d'ailleurs. »

Oui, elle n’aborda pas le sujet de la colocataire. Parce que elle l’a déjà fait, dans le passé, et il ne vaux mieux pas. Pourquoi ? Parce que ensuite, on arrive sur de longue et futiles discussions qui elles aussi finissent en débat, qui eux finissent en prise de tête - vous suivez toujours ?
Puis, le jeune homme prénommé ‘Seth’ lui proposa de le prendre comme modèle, en précisant qu’il était bien mieux qu’un cailloux. A VOIR. Oui, Alaska et les modèles vivant, ça fait deux. En plus, elle le connait même pas. Il est légèrement gonflé ? Voir narcissique. Enfin, elle allait se décider à lui répondre, lorsqu’il sortit des clopes. CLOOPES. Alaska avait décidé d’arrêter - bien que bon, ce soit con à dire, et que ce soit peut probable, franchement - mais là, lui mettre des cigarettes sous le nez, c’était presque une invitation personnelle du diable pour la tenter. Non ! Résiiiiiiiste.

« Si je te prend en photo, tu ne t’en rendra même pas compte. J'aime pas faire des shooting. »

Ouais bon, réplique très naze, mais elle n’avait pas vraiment de grande idée. Mais on fait avec ce qu’on a, lorsque l’odeur de la cigarette vous enivre. Ne montrant aucun signe de son envie, elle préféra se lever, et tout en se craquant le dos, elle se tourna vers son interlocuteur.

« Tu veux pas qu’on bouge ? »

Pourquoi ? Allez savoir. Elle avait juste envie de se dégourdir les jambes.

Après m'avoir appris qu'elle était aussi une pensionnaire à Kentigern - que de coïncidences, après Jude c'était elle, tout le monde semblait avoir eu l'idée de s'y inscrire à LA, décidément... c'était surement moi qui attirait les gens. Même s'ils ne m'avaient jamais vu et ignoraient surement mon existence, j'étais sur que je constituai un facteur important... ou pas. Enfin bref. Si je te prend en photo, tu ne t’en rendra même pas compte. J'aime pas faire des shooting. J'étais à nouveau vexé et je regrettai de ne pas avoir fait de réflexions sur son prénom quand j'en avais eu l'occasion... Tu veux pas qu’on bouge ?

Oh non, je commençai à kiffer les cailloux... soufflai-je en lui emboitant le pas. Yay, où qu'on aille, la forêt restait aussi chiante mais je préférais largement converser en marchant... Wow, quelqu'un utilise t-il encore le verbe " converser " au XXIème siècle ? Oui, c'est toujours mieux de converser en marchant... lançai-je innocemment histoire de tester le mot. J'étais persuadé qu'il allait faire son petit effet. T'es originaire de l'Alaska sinon ? je ne savais pas pourquoi mais j'avais comme l'intuition qu'elle venait de là-bas... ha merde. Son prénom. Je me foutais pas de ta gueule, j'ai connu je suis actuellement en train d'inventer histoire de m'excuser une fille qui s'appelle Arizona pendant que j'étais en Arizona. C'est con, non ? La pauvre. s'il existait bien entendu une Arizona vivant en Arizona, ce dont je ne m'étais pas assuré. Au fait, tu fous quoi ici toi ? T'as pas l'air vachement passionnée par ces éclats de verdure que nous avons la joie de contempler... et je ne perdis bien entendu pas cette charmante occasion pour placer mon mot favori... ....en conversant.

Mes parents auraient été fiers de moi. Ou pas. En fait, probablement pas. Ou peut-être as-tu voulu éviter l'effusion d'hormones au pensionnat. Quand le weekend arrive... c'est comme si la nature mettait le fuckmode sur on, tu trouves pas ? En tout cas, pour eux. précisai-je pour achever avec brio ma construction du personnage d'un chaste Seth.

« Oh non, je commençai à kiffer les cailloux...Oui, c'est toujours mieux de converser en marchant... »

Converser…CONVERSER ? Depuis quand un ado/jeune adulte chelou, qui se balade - enfin c’est vite dit - en forêt, utilise un verbe que seul les aristocrates de Paris et autres villes - et encore, ça se discute - emploient dans un language courant ? Hahaha, c’était surement une feinte étou, pour la faire réfléchir. Enfin bref, je parle pour rien dire là. Tout en l’écoutant, la blonde se leva, et se mit à le suivre. Il commença à lui demander si elle était originaire de l’Alaska. Si c’est une blague, elle est de très mauvais gout ._. . Il ajouta que non, il ne se foutais pas de sa gueule, car il avait connu une fille qui se nommait Arizona, et qui vivait en Arizona. Mouais, crédible à…68%. Mais si c’était vrai, la pauvre quoi !

« Non, je viens de New York. »

Oui bon, pas tout à fait, vu qu’elle est née en Norvège, et qu’elle a vécu dans d’autres pays étou…Mais elle allait pas se mettre à lui raconter ça vie. Surtout que bon, il y a pas grand-chose d’intéressant à dire dessus, mais bon…

« Au fait, tu fous quoi ici toi ? T'as pas l'air vachement passionnée par ces éclats de verdure que nous avons la joie de contempler...Ou peut-être as-tu voulu éviter l'effusion d'hormones au pensionnat. Quand le weekend arrive... c'est comme si la nature mettait le fuckmode sur on, tu trouves pas ? En tout cas, pour eux. »

« Je suis là parce que ma chambre est embaumée d’un parfum de vomi. Et je préfère pas rester là dedans, non merci quoi. Les gens ne savent pas se remettre de l’alcool qu’ils ont bus toute la soirée. Tant pis pour eux, mais moi, l’odeur, la gueule des gens, non. »

Et aussi précisons :

« Et je me faisais chier. »

Au moins, ça avait le mérite d’être clair. Elle allait peut être paraitre chiante et casse-couille, mais elle - au moins - elle se remet rapidement. Enfin c’est-ce qu’elle croit. Tout en marchant, elle réfléchit à ce qu’elle pouvait lui poser comme question. Vu que lui demander ce qu’il venait faire ici, bawi, mais elle l’a a moitié fait déjà.

« Et sinon, pour m’intéresser un peu à toi, t’as une passion, un truc comme ça ? »

Whao. Pourri comme question.

Je suis là parce que ma chambre est embaumée d’un parfum de vomi. Et je préfère pas rester là dedans, non merci quoi. Les gens ne savent pas se remettre de l’alcool qu’ils ont bus toute la soirée. Tant pis pour eux, mais moi, l’odeur, la gueule des gens, non. ah ok... Et je me faisais chier. ça ne va pas s'arranger si tu traines toute seule dans les bois, sauf si tu cherches à te procurer des sensations fortes en te faisant violer... non ok ça c'était de mauvais gout. Et sinon, pour m’intéresser un peu à toi, t’as une passion, un truc comme ça ?

Seigneur Dieu je me serai cru chez un diner de famille chez mes parents. Il faut dire que cette phrase est tellement.... ce que me dirait oncle Elvis, le mec chiant de la famille de maman qui finit toujours par me pincer la cuisse en me toisant d'un regard pervers. Ok... bon cette fille n'avait vraiment aucun rapport avec Elvis, et je ne pensai pas qu'elle allait se mettre à me pincer la cuisse en matant mon cul. Enfin, j'espérai pas. Tu veux dire à part essayer de placer le verbe " converser " dans toutes mes phrases ? Non. Vraiment pas, je suis le genre du mec sans vocation qui passe sa vie à sécher les cours, à se défoncer et à se taper des meufs et qui finira obligatoirement mort dans une rue déserte à vingt-huit ans. Glauque, non ? Mais c'est moi. C'est ce que je racontai à table. C'était peut-être pour ça que ma mère finissait par me gifler et que mon père éclatait en sanglots. Ou j'avais juste une famille chelou. Un mélange des deux peut-être ?

Non, je suis plutôt du genre à rien foutre et de rester affalé sur une chaise en gueulant pour qu'on me roule mon joint. Et toi ? Fin je parle pas des joints mais des passions... précisai-je tout de même. A part prendre en photo des champignons en conversant avec des inconnus. c'était tellement ma passion, ce petit mot ♥.